MAJ le 02/02/2015

HISTOIRE DU QUARTIER

L’histoire de notre quartier est modeste. Nous avons peu de monuments historiques et une seule construction remarquable (mais quelle construction !…), et cependant cette histoire s’intègre dans celle des quartiers sud, mais aussi dans celle de la ville. On peut la diviser en trois périodes distinctes.

La première se situe avant les dernières décennies du 19ème siècle. Sainte Anne n’existe pas !. Ce ne sont que des terres agricoles dépendant des grandes bastides du lieu : Château Sainte Anne (aujourd’hui Villa Lucia) La Magalonne, La Verdière, La Grande Bastide La Serane. Après le blocus maritime résultant de l’époque Napoléonienne, le commerce repart, la ville croît, la demande en produits agricoles explose. Notre terroir est sollicité. Depuis la fin du 17ème siècle les bastides s’étaient installées sur ce site, car on avait constaté qu’une nappe d’eau existait dans le sous sol. Grâce à des puits et des pompes on pouvait ainsi irriguer et cultiver la campagne. Dans la partie haute du Bd Luce subsiste un gros socle en maçonnerie qui supportait jadis un moulin à vent pour faire fonctionner des pompes à eau. Cette irrigation allait jusqu’après le Géant Casino actuel. De nos jours, encore, de l’autre côté du Bd Michelet, les espaces verts du parc Sévigné sont arrosés en pompant l’eau de cette nappe phréatique.

Bien entendu pour cultiver, à l’époque, il fallait des bras et c’est en grande partie l’immigration Italienne qui fournira la main d’œuvre. Notre quartier n’ayant alors que quelques petites maisons le long du chemin de Mazargues, pour loger ces travailleurs il fallait construire, donc des maçons, eux aussi Italiens, et, conséquence logique, des artisans et des commerces. C’est la naissance de notre quartier (1850-1900).

La seconde période va de la fin du 19ème siècle à la moitié du 20ème. C’est dans le monde entier l’explosion de l’industrie. Tous les environs des villes se couvrent de manufactures, d’usines, d’ateliers de mécanique, d’entrepôts. Notre quartier n’échappe pas à cette invasion. Il voit naître huilerie, imprimerie, menuiserie, ateliers de mécanique, entrepôts divers et de maçonnerie. La main d’œuvre afflue. La construction du tramway facilite les déplacements, mais nombreux sont ceux qui s’installent dans le quartier en construisant de petites maisons le long des traverses. Grâce au don du terrain de la famille Thieux, et à la participation financière des familles Luce, Raynaud, Gros, Thieux, Marin et Allard, pour construire l’église (1859), notre quartier trouve son nom, et voit aussi se créer le noyau villageois autour de la place. L’arrivée de l’école à proximité et la création de commerces finissent de former un ensemble de vie parfaitement cohérent. On atteint un équilibre (presque parfait) entre travail et habitat. L’arrivée des réfugiés Arméniens entre 1922 et 1924 dans notre quartier apporte une mixité culturelle qui participe à une vie équilibrée. Sainte-Anne est devenu une paroisse et un gros village à part entière. La guerre de 39 / 45 va non seulement bloquer l’activité mais aussi apporter des transformations profondes.

C’est la troisième période de la vie de notre quartier jusqu’à nos jours.

Après la guerre les activités disparaissent les unes après les autres. Restructurations, regroupements, délocalisations vers les zones industrielles ou les lieux de production, en un mot, l’activité devient un désert. Par un miraculeux hasard l’arrivée d’activités commerciales et la forte cohésion du noyau villageois vont sauver la vie du quartier et les petits commerces qui subsistent encore aujourd’hui. Les anciens locaux industriels abritent un peu d’artisanat mais c’est surtout la construction d’appartements nouveaux qui va métamorphoser le quartier. Le moindre bout de terrain est bâti ce qui transforme notre terroir en une énorme citée dortoir de standing. Grâce à l’acharnement de quelques habitants courageux il reste au quartier une vie associative et culturelle remarquable et enviée qui sauve la cohésion et communication des habitants.

On ne peut pas parler de ces dernières décennies sans évoquer les quelques personnages marquants de notre quartier.

Devant l’église, au coin de la place se trouvait la mercerie Camille Serni, tenue par deux demoiselles d’un certain âge. C’était le lieu de rendez-vous des dames, non seulement pour acheter de la mercerie, mais surtout pour échanger des nouvelles et des conseils. On y parlait couture, du travail des enfants à l’école mais aussi de la manière de réussir le pot au feu….Tout cela avec pour chefs d’orchestre les deux demoiselles qui, par moment, étaient obligées de faire, aimablement, évacuer le commerce.

Il y avait aussi ce personnage incroyable comme sorti tout droit d’une légende ; Avec son chapeau à larges bords, sa tenue rustique et sa charrette, il venait, à intervalles réguliers, s’installer devant le boucher et, en pédalant, il faisait tourner la meule sur le charreton pour affûter les couteaux. C’était un aiguiseur ambulant. En prenant de l’âge, la pédale était devenue trop pénible, aussi, les derniers temps, il avait bricolé un moteur de mobylette pour entraîner sa meule. Et puis un jour on ne l’a plus vu, il s’en était allé.

N’oublions pas, bien entendu, le curé Léopold Baverel (1899 – 1943) qui a fait installer les cloches de l’église en 1939 et dont la place porte le nom.

Enfin comment ne pas citer ces ébénistes d’art qui réalisaient de si jolis meubles provençaux.

C’était une société, c’était une manière de vivre, c’était notre quartier.

Charles AZAN

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De l’histoire à la légende

150 ans en arrière.., notre beau quartier n'a pas de nom. Saint-Giniez s'étend, s'étale de la colline Périer aux abords des Lanciers... Le "petit" Saint-Giniez autour de son église, fier de son clocher du 17ème siècle; le "grand" Saint-Giniez, des rives de l'Huveaune atteint les limites de Mazargues jusqu'au Château du Roy d'Espagne. 

En ce temps-là, de vastes campagnes, oasis de verdure et de paix, bastides appartenant à de grandes familles, bastides dont le nom est presque oublié. Depuis Bel Ombre et Val Bruni, la Sérane, la campagne Marin, la villa Marie, jusqu'à la Magalone, la campagne Marseille sans oublier le Château Borely et le Château Sainte-Anne. 

Paisible quartier où vivait une population laborieuse de maraîchers, d'artisans, d'ouvriers-en harmonie avec les hôtes des bastides. Vous souvient-il des laiteries où les ménagères allaient chaque soir chercher leur lait ? Du rempailleur de chaises ou de l'aimable aiguiseur à la poissonnière annonçant sa venue par de retentissants "li vivo, li vivo", sa corbeille plate posée sur la tête où frétillait le poisson parmi les algues. Les melons étaient vendus “à la taste”. Les fraises en des pots d'argile coiffés d'un cornet de papier gris. 

Naissance d'une paroisse, et d'une légende:

En souvenir de sa fille Anne, morte le soir de ses noces, ou peu de temps après, Monsieur Thieux fit don à l'Evêché d'un terrain où s'édifiera une chapelle en 1859 dédiée à l'aïeule du Christ. Cette chapelle deviendra l'église actuelle agrandie par des nefs qui furent construites en 1864.Le Quartier prendra le nom de Sainte Anne supplantant celui du Grand Pin.

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SAINTE ANNE

Comme vous le savez j’habite Sainte Anne. Comme beaucoup d’entre vous, je connaissais très mal cette sainte. J’ai eu la curiosité de faire quelques recherches et voici ce que j’ai découvert.

Anne vient du nom hébraïque Hannah, qui signifie "grâce". Ce nom a été porté par plusieurs saintes femmes de l’écriture. La mère du prophète Samuel, qu’elle mit au monde après une longue stérilité, et d’autres encore. Mais la plus intéressante est l’épouse de Joachim qui, d’après la tradition, rapportée dans le proto évangile de Jacques (2ème siècle après J.C), donna naissance à son unique enfant après vingt années de mariage. Cet enfant deviendra la Vierge Marie mère de J.C.

Bien que les évangiles ne citent pas son nom, son culte se répandit en orient, puis au 8ème siècle en occident.

A la fin du moyen âge, Sainte Anne devient l’une des figures les plus populaires de l’iconographie chrétienne.

Au 15ème siècle elle est représentée dans de nombreuses peintures, le plus souvent avec la vierge et l’enfant.

En 1584 le pape Grégoire XIII fixe la fête de Sainte Anne au 26 juillet. Elle devient alors la patronne des mères, des veuves, des mineurs et même des brodeurs.

L’histoire nous a fourni des Anne très célèbres. On ne peut pas toutes les citer mais en voici quelques unes : Anne Boleyn, Reine d’Angleterre, première femme d’Henri VIII, elle fut décapitée en 1536. C’était la mère d’Elisabeth 1er ; Anne d’Autriche, épouse du roi Louis XIII, peinte par Rubens ; Anne de Boarigen, fille de Louis XI, régente de France ; Anne de Bretagne, épouse de Louis XII ; enfin Anne Stuart, reine de Grande Bretagne et d’Irlande.

Notre quartier porte un nom de personnages célèbres.

Charles AZAN

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Monsieur Charles AZAN, membre du Conseil d'administration du CIQ de Sainte Anne, a répondu à notre appel à témoignages sur 1'histoire de notre quartier. Il a aimablement voulu apporter sa contribution d'historien de nos quartiers dans une interview dont on trouvera ci-dessous la  transcription. Qu'il en soit remercié.

 

C'était le désert, le bout du monde!

 

Moi, je n'aime pas beaucoup la notion de«  quartier» parce que c'est une notion qui  varie  perpétuellement  et qui a varié au cours de 1'histoire, les limites changent tout le temps, etc… donc j'aime mieux la notion de« zone»...

Si vous voulez, dès le départ, pour bien comprendre ce qui se passe et ce qui s'est passé les derniers temps, il faut remonter assez haut dans l'histoire, environ deux siècles en arrière.

 

A ce plan-là, il se trouve que la ville s'arrête à Castellane ! Et les terrains comme par exemple celui sur lequel a été construit le Sacré-Cœur, jusqu'en 1920, c'était des terres agricoles, avec des paysans qui venaient sur la place Castellane vendre leur production. C'est-à-dire que depuis cette zone lointaine jusqu'à Mazargues à Sainte-Marguerite il n’y avait rien! C'était la campagne!

Donc, l'important, c'est de voir comment cette partie s'est développée... On peut je crois diviser 1'histoire en 3 zones historiques : la partie agricole, la partie industrielle, et la partie « habitations ».j'aimerais presque l'appeler « cités dortoirs »...

 

La partie agricole

A cette époque-là, il n'existe que 2 voies: le chemin de Cassis, qui passe par Sainte-Marguerite, et le chemin de Mazargues, qui passe sur l'actuelle avenue de Mazargues.

A la suite des fantaisies napoléoniennes..., les gens aspiraient à la tranquillité et à des loisirs...si bien que les bords de l'Huveaune étaient devenus une zone de loisirs, de détente, avec des bals, des restaurants - on devrait dire plutôt des «paillotes», pour utiliser un terme moderne. Il y avait également des zones de canotage, car tout le long de 1'Huveaune, il y avait de petits barrages, avec des roues actionnées par 1'eau, qui servaient à la fois pour des moulins et pour des « martinets » - qui tapaient le métal. Donc, il y avait des zones et on faisait du canotage, et Flaubert est venu faire du canotage sur l'Huveaune !...

 

Cette situation a perduré très longtemps... Ce n'est qu'en 1857, si ma date est exacte, qu'on a construit l'église de Sainte-Anne. Sainte-Anne qui se trouvait finalement au milieu d'une zone désertique, ou plutôt une zone agricole, et qui a créé immédiatement, autour d'elle, un hameau, pour ne pas dire un village.

Et, du coup, cette influence de Sainte-Anne est partie de l'Huveaune jusqu'au Chemin du Lancier, de 1'autre côté de 1'actuel boulevard de Hambourg, presque jusqu'au chemin de Cassis, à l'actuelle avenue de l'Aviateur Lebrix.

Toutes les bastides comme la Magalone, la bastide de Lucé, la Verdière, tout entrait par le chemin de Mazargues. C'était l'entrée normale. Donc, cette influence de Ste Anne était automatique puisque les voies passaient là ! La Verdière rentrait par la traverse de la Bonnaude qui était reliée à la traverse du Four Neuf qui allait encore sur le chemin de Mazargues.

A l'arrivée de la construction du boulevard Michelet, en 1875, si mes souvenirs sont exacts, à une année près, il y a eu une énorme coupure dans le territoire ; cette coupure a été également extrêmement gênante pour toutes ces bastides, parce que La Magalone s'est retrouvée avec des terrains de 1'autre côté du boulevard Michelet, en particulier le terrain de Le Corbusier, et le terrain qui était derrière ; la Campagne Lucé s'est retrouvée avec un morceau coupé, qui était au bord de 1'actuelle avenue de 1'Aviateur Lebrix, la Verdière qui avait ces grands terrains en face d'elle... donc, c'était une coupure et, du coup, l'influence de Ste Anne s'est trouvée diminuée puisqu'il y avait cette espèce de barrière naturelle.

 

Alors, la période agricole se termine grosso modo à la guerre de 14-18.

 

La partie industrielle

Ensuite, 1'ensemble du quartier - qui était loin de la ville, toujours, puisque en 1920, il y avait toujours les agriculteurs - devient une zone d'activités et d'industries : le Square Michelet accueille la construction d'automobiles Turcat Mery ; il y avait, à Ste Marguerite, devant le Palais des Sports actuel, au bord de l'Huveaune, à côté de l'immeuble  Magritte actuel, une énorme marbrerie qui travaillait le marbre et pour le poncer et le couper utilisait 1'eau de 1'Huveaune ; la cité Azoulay était devenue également une zone d'activités et, à Ste Anne, il y avait une grande imprimerie, plusieurs menuiseries, des entrepôts de maçonnerie, des entrepôts d 'entreprises. Et donc, toute la zone a été sous une influence industrielle très importante. Et il y avait toujours, sur le côté...de votre côté, disons, il a fallu attendre les années 1930 pour que se créent tous ces lotissements de Coin Joli et tout ça qui, en réalité, abritaient les gens qui travaillaient dans toutes ces activités.

Cette partie, historique, de 1'activité industrielle se termine, grosso modo, avec la seconde guerre mondiale

 

En ce qui concerne la zone que vous évoquez, à ce moment-là, dans le terrain du Trioulet, il y avait une guinguette très réputée qui servait également de restaurant, dans lequel se retrouvaient les militaires de 1'Ecole Militaire d'Administration, puis la clinique Cantini, et c'est  au lendemain de la guerre qu'on a construit Le Trioulet.

 

La partie «Habitation »

En ce qui concerne à proprement parler Sévigné, la Magalone était à 1'époque occupée par un général et sa femme, et le général est mort avant sa femme. Restée seule, elle a commencé à vendre les terrains de Le Corbusier, etc..., et a ensuite vendu le terrain où on a construit Sévigné.

Ce terrain offre une particularité, c'est qu'il a de l'eau, dessous. Actuellement encore, le Parc Sévigné pompe de 1'eau de la nappe phréatique pour arroser ses espaces verts. Et la personne à qui elle a vendu- je ne me souviens plus du nom de 1'entreprise - a attaqué la construction de 1'un des immeubles, le plus grand, mais ils sont restés en panne quand ils ont constaté qu'il fallait mettre des pieux à 12 ou 15 mètres de profondeur pour arriver à tenir l'immeuble: sinon, ça ne tenait pas. Et c'est à ce moment-là que Zographos a racheté le terrain - Zographos était un diplomate, un fin diplomate, qui s'est attiré les sympathies de la Générale et, en discutant avec eux, la générale lui a signalé qu'il y avait dans le jardin de la Magalone des vases _qui venaient de la-propriété-du château de de la Marquise de Sévigné et, d'un  commun accord, ils ont décidé d'appeler  ces immeubles« Parc Sévigné» - parce qu'ils ne savaient pas comment les appeler. Finalement, la générale a été très heureuse qu'on utilise un terme un peu moins banal qu'un nom de fleur ou quelque chose de ce genre. Tout ça à cause des vases qui se trouvent encore dans le parc de la Magalone ! Donc, Zographos a construit cet immeuble. Il a également construit le Centre Médical parce que son frère était médecin. Les relations entre Zographos médecin et les autres médecins étaient orageuses, parce qu'ils étaient particulièrement intéressés- disons qu'il y a eu beaucoup de bisbilles...

Deux événements marquants dans la construction: le vendredi, c'était jour de paie. Et un jour, ils ont eu un hold-up : un vendredi matin, des gens sont arrivés avec des mitraillettes et ont embarqué toute la somme. Autre événement amusant de la construction, ils avaient reçu de Salva-Eclair, qui était fabricant de chauffe-eau électriques, un camion entier de chauffe-eau électriques ; quelques instants après, le même camion arrive et dit: «on s'est trompés, ce n'était pas pour votre chantier; on vient récupérer et on va vous en apporter d'autres... » c'étaient des voleurs, ... qui ont disparu.

Autre particularité intéressante de ce chantier, c'est le seul chantier à Marseille qui avait, peut-être même encore actuellement, une cantine. Il y avait une grande baraque de chantier, et Zographos avait employé un couple, là-dedans, qui faisait à manger à midi, un plat copieux et garni, et ils vendaient également des Sandwichs, des boissons, des petits à-côtés, c'est-à-dire...vous pouviez avoir un petit hors-d'œuvre avec saucisson, jambon, œufs durs, des choses simples, et le prix était très bas parce que c'était le prix de revient; leur bakchich, disons... c'était toute la vente de ces petits produits. Or, dans aucun chantier que je connaisse à Marseille, je n'ai jamais entendu parler d'un système de ce genre­ là. Autre particularité de ce chantier, ça a été 1'endroit où on a créé le premier supermarché qu'on a ouvert à Marseille, le fameux «Petit Casino», qui pendant quelques années a été envahi de monde parce que c'était une curiosité. Partie intéressante de cette affaire-là, c'est l'Ecole de Coin Joli. Cette école, la générale refusait que l'on fasse, sur les terrains, une école type«  préfabriqués», genre Pailleron ou autre, comme on les faisait à l'époque. Or, comme il y avait beaucoup de monde, la Ville voulait absolument faire une école : donc, contrairement à ce qui se faisait, ils ont fait une véritable école en dur, « haut de gamme» par rapport au reste de l'installation. Mais où l'affaire est devenue cocasse, c'est que 1'Education nationale n'avait pas les moyens de mettre des instituteurs dedans !... Alors, c'est la Ville de Marseille qui a pris en charge les enseignants ! Et de façon très curieuse, car ces enseignants qui sont venus étaient en réalité des titulaires : ils faisaient partie déjà de 1'Education nationale. Mais, par contre, par un jeu de «chaises musicales», si on peut dire, on a mis des intérimaires dans les écoles d'où ces enseignants-là étaient partis. Et ce sont ces intérimaires qui ont été pris en charge, pendant 2 ou 3 ans par la ville de Marseille, pour que Coin Joli puisse avoir des enseignants de l'Education nationale, jusqu'au moment où les budgets ont permis de récupérer un fonctionnement normal. Le collège qui est à côté, par contre, et qui a été construit peu après, n'a pas eu de problème particulier.

 

Q : La construction de Sévigné n'est-elle pas liée à l'arrivée des rapatriés ? Non, il y en a eu très peu. Les rapatriés ont tous été relogés dans un bâtiment qui se  trouve en face de la clinique du Parc. Il a été entièrement distribué gratuitement aux rapatriés. Et Sévigné en a eu très peu.

 

Q : Et La Cravache ?

La Cravache,  oui. La  Cravache était d'ailleurs également un terrain de La Magalone ; la Cravache a eu une partie de rapatriés.

Ce qu'il y a d'intéressant, par exemple, c'est Le Météore: c'était une énorme menuiserie, et c'était un libanais, qui avait ça. Et il a fait un héritage plus ou moins «arrangé» venu du Proche-Orient, et il a construit Le Météore. A l'époque, Le Météore était entièrement « en location».

La Cravache, elle, a été vendue; c'était une construction «plan courant», c'est­ à-dire « bas de gamme » : on a permis 1'accession à la propriété à plein de gens, et une partie avait été prise par les rapatriés, mais une partie assez faible.

Autre élément intéressant, les gens qui habitaient la Campagne Lucé étaient amis du général de Gaulle. Et lorsque le général de Gaulle venait à Marseille, il couchait là.

Quant au boulevard Léon, c'était vraiment la campagne. L'école de Coin Joli qui a été construite il n'y a pas si longtemps, finalement, le terrain était occupé par  un maraîcher, qui produisait des légumes. Il faut retourner dans l'histoire pour voir que cette zone, c'était le désert, le bout du monde!...

 

L'exposé de Monsieur AZAN s'est poursuivi« à bâtons rompus», conversation dont nous donnons quelques extraits :......etc, etc...

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QUAND SAINTE ANNE AVAIT LA COUPE. . .

 

Bien entendu, il ne peut s'agir que de la C 0 U P E de F R A N C E. Mais, de quelle discipline ?

Il y a bien la Pétanque qui, dans notre quartier, serait susceptible de rassembler suffisamment d'énergie pour atteindre un tel but, mais, il n'y a pas de Coupe de FRANCE de pétanque, alors ? Le Football ?.

Eh bien oui, Sainte Anne a eu, peu de temps peut-être, mais elle a eu, la COUPE de FRANCE de FOOT BALL.

Celle-ci a été exposée deux jours durant au Bar du Caveau puis au Cercle de la Renaissance. C'était en

1960

'Vous aimeriez connaître le fin mot de l'histoire car vous pensez que notre quartier n'a pas une équipe suffisamment prestigieuse pour prétendre à une telle récompense; serait-ce une galéjade ?

Mais non c'est tout simple:

Cette année là, dans l'équipe de MONACO jouait un enfant de Sainte Anne, Henri BIANCHERI, et son talent était tel que les Monégasques remportèrent la COUPE, car il marqua sur coup franc, "en fermant les yeux” - il n'y croyait pas (oh Bonne Mère!) le but de la victoire.

Fidèle à sa famille, à ses amis et à son quartier, Henri BIANCHERI leur fit un plaisir immense en leur permettant de contempler "de près le prestigieux trophée.

Ceci est une nouvelle histoire que nous devons à Maurice BOLAGE une "bonne" mémoire de notre quartier.

Raymond DID0N.

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Le soldat inconnu, histoire d'une statue. . .

Message de Mme Odile POIRMEUR du 7 novembre 2014. Ce message a été lu par le Président du CIQ lors de la Commémoration du 11 novembre au Monument aux Morts de la Place Baverel en présence de Monsieur et Madame Poirmeur

 

Objet : Soldat du Monument aux morts.

Monsieur, Je me suis permis de vous appeler cet après-midi au sujet de votre Monument aux Morts pour que vous sachiez que le soldat sculpté par Francis ANDRE était son cousin (mon père) arrivé à Marseille en 1921 à sa libération de la Grande Guerre puisqu’il était Poilu d’Orient.

Dominique CORTIN né le 11 novembre 1896 dans la Nièvre. Parti à 18 ans avec le 13ème de Ligne :

-Verdun, Chemin des Dames, les tranchées puis l’Orient : Marseille-Itéa-Belgrade-Zagreb où il resta plus d’un an.

-Retour à Marseille où il commença à travailler chez ses cousins ANDRE (dépôt des teintures Ripolin)

-Après sept ans de guerre il ne reprit pas ses études d’ingénieur agronome.

-Il se maria en 1924 à Notre-Dame du Mont et eut trois fils au bd Chave.

-Il retourna dans la Nièvre en 1936 et je fus son quatrième enfant.

-Il est décédé en 1987.

Merci d’avoir une pensée pour lui : il aurait 118 ans  ce 18 novembre.

Mme Odile Poirmeur

357 Rue des Chasselas

83260 La Crau